Page 5 - Journal de Peera - Sainte Catherine, le 15 mai 1764 (suite)
"Il nous faudrait rentrer avant l'aube."
Une nuit, le sommeil avait eu du mal à s'emparer de moi, aussi avais-je veillé jusqu'au petit matin avec pour seul compagnon le manuel de Sankha - recueil de poëmes que je m'appliquai à cacher tant le contenu aurait diabolisé n'importe quelle soeur de ce couvent et mon renvoi aurait été immédiat! -
J'avais à cette occasion, entendu les cuisinières caqueter dans le couloir, elles descendaient à l'étable. Il devait être moins de 5h.
Il nous suffisait de rentrer au couvent une bonne heure avant et notre petite sortie resterait notre grand secret.
A cet instant, alors que mes pieds foulaient l'herbe du jardin, je me rappelle m'être dit: "Pas d'inquétude, à 4h tu dormiras".
C'était sans compter que toi, Calcutta, tu ne dors jamais.